Nous avons le plaisir d’accueillir à nouveau la Biennale internationale d’études sur la chanson qui fêtera sa quatrième édition, organisée par l’association « Les ondes du monde » portée par les universitaires Perle Abbrugiati, Joël July et Jean-Marie Jacono.
Cette année, un colloque ayant pour intitulé « Dramaturgies de la chanson » se tiendra en journée et sera ouvert à tous. Il sera suivi d’un concert exclusif de Benoît Dorémus qui préparera un répertoire inédit, spécialement conçu pour l’événement.
Dramaturgies de la chanson
La chanson est un espace qui peut être lyrique (un moi qui s’exprime poétiquement), narratif (une histoire qui se raconte et évolue), mais aussi dramaturgique : des personnages, des tensions, quelquefois du dialogue et parfois même plusieurs voix qui se répondent, même s’il n’y a qu’un seul interprète. Une chanson pourrait relever de la même dramaturgie que le théâtre, d’autant qu’elle est, comme lui, un art de la performance : non seulement en ce qu’elle entretient des liens étroits avec la scène, mais aussi dans sa constitution communicative organisée à la fois en double énonciation (les paroles énoncées par les personnages sont aussi celles de l’interprète) et en double destination (l’interprète s’adressant aux auditeurs/spectateurs à travers les personnages qui, en plus, s’adressent les uns aux autres). L’auditeur/spectateur la reçoit comme la mise en scène d’une situation de crise. Quelque chose s’est passé avant que ne soit entamé le texte de chanson dont la profération est déjà la conséquence. Le public doit au plus vite saisir, capter, deviner les circonstances du drame, pendant que l’action déjà se joue. De surcroît, pour dramatiser l’énergie que porte le texte, l’artiste utilise à plein les autres médias : la musique et ses arrangements, la voix et ses silences, à quoi s’ajoutent des codes spécifiquement “théâtraux”, comme la mimique, le geste et le mouvement sur scène, l’interaction avec le public, le masque, la coiffure et les costumes, la lumière et les accessoires de l’espace scénique. C’est ce potentiel dramatique que la 4e Biennale internationale d’études sur la chanson se propose d’approfondir.